Paris Rive Gauche - Portrait d’un quartier
La restructuration de Paris Rive Gauche se poursuit encore, mais la physionomie de ce quartier est désormais bien dessinée. Si La Défense, à l’ouest, est résolument dédiée aux affaires, ici c’est la mixité qui prime avec des logements privés, sociaux et étudiants, une fonction universitaire renforcée et un pôle d’emplois diversifiés.
Le quartier se caractérise aussi par l’affirmation d’un projet culturel fort autour de la BnF ou de la Cité de la mode et du design, ses bâtiments à l’architecture audacieuse, et l’empreinte vivifiante du street art qui parcourt ses murs.
Avec ses constructions à faible bilan carbone, ses nombreuses opérations de végétalisation, une accessibilité renforcée et une grande offre de mobilités douces, Paris Rive Gauche s’inscrit aussi dans une perspective solidaire, durable et écologique.
Véritable marqueur de Paris Rive Gauche, la Seine longe l’ensemble du territoire. Seul élément immuable d’un quartier en pleine mutation, elle en a façonné l’histoire, le paysage et les usages. Au XIXe siècle, le fleuve a ainsi joué un grand rôle dans l’essor industriel du secteur en permettant aux bateaux de transporter les marchandises jusqu’aux usines de transformation présentes tout au long des quais. Restitués aux Parisiens grâce au recouvrement des voies ferrées, les quais de Seine sont aujourd’hui un espace propice aux promenades et à la flânerie. On y trouve aussi un embarcadère de transport fluvial de passagers, une piscine flottante, des restaurants, des bars, des lieux d’expositions et de concerts.
Autour de la gare d’Austerlitz, deux grands chantiers d’envergure sont toujours en cours. Devant la Pitié-Salpêtrière, on construit un immense réservoir destiné à stocker les eaux produites par les forts orages et à éviter ainsi leur rejet dans le fleuve, tandis que la gare d’Austerlitz fait l’objet d’une profonde rénovation qui devrait lui permettre de doubler son nombre de voyageurs en 2030. Au-delà de la gare, l’avenue Pierre Mendès France a vu s’implanter de nombreuses entreprises depuis plus de 20 ans, comme la Caisse des dépôts et consignations, le Groupe BPCE qui est né ici en 2009, ou plus récemment, le groupe Le Monde. Dans leur sillage, bars et restaurants ont ouvert leurs portes.
Inaugurée en 1996, la Bibliothèque nationale de France (BnF) a fortement participé au développement et à l’attractivité du quartier. Caractérisée par quatre grandes tours angulaires qui figurent symboliquement quatre livres ouverts portant les noms de tours des Temps, des Lois, des Nombres, des Lettres, la BnF occupe 7,5 hectares sur une esplanade de 60 000 m2. En 2019, ses 2 160 salariés ont accueilli plus de 920 000 visiteurs.
Située à l’endroit des anciens Grands Moulins de Paris, l’université Paris-Cité est spécialisée dans le domaine des sciences et de la santé, mais aussi en sciences humaines et sociales, arts, lettres et langues. Ses activités de recherche se concentrent autour de 102 équipes, dont 80 % sont associées à de grands organismes de recherche. Ici, près de 2 000 enseignants-chercheurs forment 2 500 doctorants et plus de 26 000 étudiants.
Présent dans Les Misérables
Inspecteur des travaux de la ville de Paris et créateur du Service des égouts de Paris, Pierre Emmanuel Bruneseau (1751-1819) est cité par Victor Hugo dans son célèbre roman : « La visite totale de la voirie immonditielle souterraine de Paris dura sept ans, de 1805 à 1812. Tout en cheminant, Bruneseau désignait, dirigeait et mettait à fin des travaux considérables ».